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jeudi, 18 avril 2024
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La Dame de Picasso

Kira Sapguir, traduction de Clara Dimitrov0:46, 25 avril 2017CulturesImprimer

Depuis mars et jusqu’au 3 septembre 2017, au musée Picasso parisien se déroule l’exposition « Olga Picasso » en l’honneur du centenaire de la rencontre du peintre et de la ballerine russe.

L’exposition russe précède l’exposition « Pablo Picasso et Olga Khokhlova » qui aura lieu au musée des beaux-arts Pouchkine en octobre 2018 à Moscou.

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Man Ray (Emmanuel Radnitzky, dit) (1890 — 1976) Ricardo Vinès, Olga et Pablo Picasso, Manuel Angeles dit Manolo Ortiz au bal du Comte de Beaumont, Hôtel de Masseran, Paris, 1924 Musée national Picasso-Paris Droit auteur : © Man Ray Trust / Adagp, Paris Crédit photo : ©RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau

Que de centenaires cette année ! Celui de la révolution de février, l'«inoubliable» octobre 2017, ainsi que le 100e anniversaire de la disparition du «père de la sculpture moderne», Auguste Rodin.
Et cet étrange anniversaire : les 100 ans de la rencontre entre le « Généralissime du cubisme » et la danseuse de ballet de Serge Diaghilev...

Au cœur du vieux quartier du Marais, sur les deux niveaux de l'hôtel de la Renaissance Salé où se trouve le musée, on peut voir plus de 350 œuvres de Picasso dans 14 salles d’expositions sur 800 m².

Ce sont des peintures, des dessins, des gravures, et même des toiles cubistes.

Dans les vitrines, on peut voir des documents jusque là inédits, gardés depuis toujours par les descendants dans ce qu’ils appellent «le coffre d'Olga».

On y trouve des lettres de Khokhlova à Picasso, des tutus de ballerines, des programmes, des éphémérides, des bibelots, une Bible en russe et le plus important : près de 600 lettres venues de Russie. On y trouve également des photos, allant des clichés amateurs où on peine à distinguer les protagonistes aux chefs-d’œuvre de Man Ray.

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Pablo Picasso Portrait d'Olga dans un fauteuil Montrouge, printemps 1918 Musée national Picasso-Paris Dation Pablo Picasso, 1979. MP55 Crédit photo: ©RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau

« L'exposition «Olga Picasso» représente l'aboutissement d'années de recherche dans les archives de ma grand-mère paternelle», souligne le commissaire de l'exposition Bernard Ruiz-Picasso, fondateur du musée Picasso à Malaga.

« Et elle permet d'enfin faire la lumière sur les années de vie commune d'Olga et Pablo Picasso.»

Olga Khokhlova Ruiz Picasso (1891—1955), est la fille d'un colonel de la ville ukrainienne de Nizhyn, qui rêvait de ballet depuis l'enfance.

Son rêve devint réalité en 1912 quand Olga est entrée dans la célèbre troupe de Sergueï Diaghilev.

On ne peut pas dire qu'elle ai fait des étincelles sur scène. Mais Diaghilev aimait avoir dans sa troupe des jeunes filles « de bonnes familles ». Et à l’époque comme aujourd’hui, les beautés russes avaient les faveurs des parisiens.

Comme un spectacle, la rétrospective est construite sur le développement de l'image d'Olga dans les œuvres de Picasso, des toiles «néo-classiques» jusqu'à un ballet cubiste et surréaliste.

Dans la salle n ° 1, l'exposition s'ouvre sur un mur sur lequel les visiteurs voient la jeune femme tranquillement assise dans un fauteuil avec un livre ou de la couture dans la main: Olga Khokhlova était une beauté du sud avec un visage en ovale et des yeux ronds et sombres et le regard doux.

Pablo a rencontré Olga dans la Ville éternelle au printemps 1917.

Jean Cocteau et Eric Satie lui avaient demandé de faire les décors et les costumes du ballet révolutionnaire « Parade » pour les troupes de Diaghilev.

Picasso est parti avec le ballet russe à Rome, où il fait la connaissance du metteur en scène du ballet « Parade » Léonide Massine et d’Olga Khokhlova.

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Pablo Picasso Femme lisant,1920 Grenoble, musée de Grenoble Photographie © Musée de Grenoble

« Parade », le spectacle qui d’après Guillaume Apollinaire est « plus véritable que la réalité elle-même » a fait un énorme scandale, sa seule représentation (le 18 mai 1917), au théâtre parisien du Chatelet a presque terminé au pugilat !

Les critiques ont écrit dans un article déchaîné que le « ballet russe » allait dépraver la société française au milieu d’une guerre si dévastatrice.

À ce moment là, Picasso se trouvait sous la surveillance attentive des autorités françaises qui ont longtemps soupçonné le peintre de sympathie envers les anarchistes.

Et c'est seulement au début de notre millénaire, qu'on a levé la confidentialité du dossier n°74664, concernant la surveillance de la police française des époux Picasso.

(Il faut préciser que Picasso n'a jamais eu la nationalité française, ni à ce moment-là, ni plus tard,
tout comme sa fiancée russe.)

«Attention» avait averti en rigolant Diaghilev, «les femmes russes ont besoin de se marier»

"Tu rigoles ? " avait répondu le peintre

"Un peintre est-il un homme sérieux ? " demandait anxieusement Lydia, la future belle-mère de Picasso à Diaghilev.

«Pas plus sérieux qu'une ballerine» lui répondait-il en rigolant.

Sur le portait de la salle n°2, Olga porte une mantille espagnole. C'est ainsi qu'elle s'est présentée devant sa future belle-mère à Barcelone.
«Mon fils est fait pour ne s'occuper que de lui, et de personne d'autre, aucune femme ne peut être heureuse avec lui» l'a mise en garde Doña Maria.

Mais qui dans ces situations écoute la voix de la raison ?

Et le 12 juin 1918, Pablo et Olga se marièrent dans la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky,
rue Daru à Paris.
Diaghilev, Massine, Apollinaire, Cocteau, Matisse, Gertrude Stein et d’autres étaient présents au mariage.
Les jeunes mariés en étaient convaincus : leur amour durerait toujours.

Une affiche sur un mur reproduit leur serment : "Nous, soussignés Olga Khokhlova et Pablo Picasso, promettons de vivre jusqu'à la mort dans la paix et dans l'amour.
Celui qui le rompt ce contrat, sera condamné à mort. »

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Olga Khokhlova à la mantille Barcelone, été-automne 1917, Crédit photo : © Photo: Equipo Gasull

Olga quitta «les ballets russes».

Elle resta à la maison, et construit un nid d’amour confortable sur deux niveaux dans la chic rue Boissy.

Pablo essaya de contenir le désordre à son atelier au premier étage.

Olga accueillait chez elle la crème de la société parisienne.

Sur les photos dans les vitrines de l'exposition défilent de brillants dandys : Stravinsky avec Cocteau, des admirateurs et des clients, des milliardaires et des mécènes.

Et même Picasso, dans un respectable «trois-pièces» avec une boutonnière, qui d'après ses mots, semble « dégrossi ». À la Ingres.

Les portraits strictement néo-classiques de Khokhlova de cette époque sont placés dans la salle n°4.
Ce n'est pas pour rien que les organisateurs appellent cette salle «La mélancolique», car à partir du moment où le coup d’État survient en Russie, Olga sera séparée de son pays pour toujours.

C’est aussi à ce moment que le bonheur familial d'Olga et Pablo se fissure sûrement...

« Olga m'en demande beaucoup », se plaint le peintre.

Leur mariage est temporairement sauvé par la naissance de leur premier-né (février 1921).

Sur les grands dessins et tableaux de cette période, on voit Olga, au milieu d'un paysage serein, très "mère, avec une bébé robuste sur les genoux. Le petit Paulo Picasso est peint en costume d'arlequin, de torero. Et au bout de quelques année, en 1927, un photographe amateur capturera l'image d'un petit garçon fier dans un tricorne de maréchal, modèle réduit de son célèbre père.

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Man Ray (1890 — 1976) Ricardo Vinès, Olga et Pablo Picasso, Manuel Angeles dit Manolo Ortiz au bal du Comte de Beaumont, Musée national Picasso-Paris Don Succession Picasso, 1992. APPH1469bis Crédit photo : ©RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau

 

À la fin des années 30, leur histoire d'amour dégénère au milieu des querelles et des disputes.

Picasso comme pour se venger de sa femme incapable de le retenir la peint de plus en plus déformée, l'image de son visage et de son corps est difforme sur ses toiles. Et dans la salle n °7, on peut voir le tableau grotesque incandescent «Femme nue dans un fauteuil rouge» (1929).
On y voit une femme dépourvue d'amour, qui furieusement se tord de douleur, comme sur des charbons ardents.
À partir de ce moment-là, sur les toiles cubistes de Picasso, c'est comme si tout partait en éclats; des épines venimeuses apparaissent, des crochets féroces attaquent presque physiquement les yeux.

Mais qu'est-ce que c'est ? Au milieu de tous ces fragments déchirés l'harmonie apparaît, l'expressivité frénétique et la virtuosité infernale du peintre.

Dans les salles n °9 et 10 les «Baigneuses » déformées, et les «  Acrobates » noueuses montrent le début d'une nouvelle relation et d'une nouvelle passion de l'artiste : une jeune fille de 17 ans aux yeux bleus, Marie-Thérèse Walter.

Ils se rencontrent en 1927 dans la rue, et la vie d'Olga devient un enfer.

«Je veux reconnaître mon visage» demande inlassablement Olga à son mari.

À présent, elle montre un autre visage: elle prend des amants et ne se cache pas, elle fait des crises de colère, en public, et d'un coup tombe comme une furie sur sa rivale, au plus grand bonheur des « Minotaures » !

Olga enrage. Marie-Thérèse est enceinte. Et Picasso a déjà rencontré Dora Maar.

Suite à son «Guernica» (1937), icône politique du second millénaire, Picasso, met face à face Olga et Marie-Thérèse, deux égéries métamorphosées en mégères toute de griffes et de dents.

«Dès que des traits humains commencent à l'emporter sur les traits divins, la Muse se transforme en femme intrusive » se lamente Picasso.

La rupture définitive de Picasso et Olga se produit en 1935. Ils ne divorceront jamais.

Le peintre avare ne veut pas partager leurs biens.

En 1955, Olga Picasso décède dans la clinique «Beau-Soleil» à Cannes. Seul son fils Paulo et quelques amis assistent à l’enterrement.

Le veuf lui-même n'est pas venu, il finissait un de ses habituels chefs-d’œuvre.

«Une femme peut être soit une déesse soit un paillasson sexuel sur lequel on s'essuie les pieds », disait Picasso. Ce credo cynique catalan s'applique à toutes histoires passionnelles de Picasso.

C'est pourquoi les femmes rejetées par Picasso et devenues folles se suicident.

Marie-Thérèse Walter s'est pendue, Jacqueline Roque s'est retiré dans un couvent avant de se tirer une balle, et Olga Khokhlova a perdu la tête.

«Il aime passionnément, mais son amour tue », conclut Paul Éluard au sujet du génie.

Et quand Geneviève Laporte, l'une des dernières maîtresses de Picasso le quitte, Jean Cocteau lui dit: «Vous avez pris cette décision à temps, elle vous a peut-être sauvé la vie».

L'exposition se termine sur une installation moderne de l'artiste italien Francesco Bessoli, un collage appelé «Olga forever», des larmes sont dessinées sur les photos.

«C'est mon hommage à la mémoire d'Olga : elle pleure tous les ballets où elle n'a pas dansé par amour pour Picasso», explique l'auteur de l'installation.

Picasso disait à Malraux: «Chez nous les espagnols, ça se passe ainsi : le matin, la messe, l'après-midi, la corrida, et la nuit, le bordel. Et quel est le point commun de tout ça ? La tristesse »

L'amour de l'artiste était impitoyable et sans merci.

Les femmes étaient son « bois », brûlé dans le feu de l'art. Picasso méprisait ses propres enfants et les femmes qu'il rendait insignifiantes. Mais ses bien-aimés, Picasso en les tuant, les immortalisait. Et quel est le point commun de tout ça ?

La tristesse.

7 commentaires

  1. Ф. Гецевич dit :

    «И что же перемешивает все это? — Печаль». Звучит, как заключительный гитарный аккорд. Мастерская концовка Автора.

  2. Tot dit :

    Очень плохой текст, как всё у Киры Сапгир.

  3. Прохожий. dit :

    О ля-ля! Кто же так по-черному завидует Кире Сапгир?

  4. Анатоль dit :

    Тот, выздоравливайте

  5. МШ dit :

    «Дама Пикассная» — классная

    Все явственней запах Содома

    От Ноя до нынешних дней.

    Пикассная дама, ты дома?

    В три глаза тебе мы видней.

  6. тати туту dit :

    А ты, чудак,

    Напишешь так?

  7. Tot dit :

    Текст Сапгир пустой и злобный, пестрящий массой неточностей и ложных сведений, перепев подобных же пустых статеек из русофонного интернета. Если бы автор разорилась (39€) на каталог и внимательного его прочла, то не написала бы столько глупостей.

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